Lundi 18 novembre 2013
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La candidature ou non du
président Bouteflika à l'élection de 2014 assombrit les perspectives politiques
en Algérie (DR)
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La société américaine de notation et d’analyses des risques MEA-Risk a
donné une note de stabilité à l’Algérie de «B -», avec un résultat
numérique de 50,7 sur une échelle de 1 à 100, où 100 représente le plus
haut niveau de stabilité. Le flou qui entoure l’élection de 2014 a
assombri les perspectives politiques et économiques en Algérie.
Selon MEA
Risk, une société de suivi, d’analyse et de notation de pays d’Afrique
du Nord, du Sahel, d’Afrique Sub-Saharienne et du Moyen-Orient, basée en
Amérique du Nord et associée à la publication Américaine The North
Africa Journal, la notation B- signifie que l’Algérie est « Sous
observation neutre négative ». C’est-à-dire que l’Algérie traverse une
transition touchant un ou plusieurs des facteurs clés de sa stabilité,
et les actions actuelles du gouvernement et des événements en cours
entrainent le pays vers une voie négative.
Au
niveau politique, l’Algérie a obtenu 43 points sur une échelle maximale
de 100. « Le pays est confronté à une période de transition trouble et
sans aucune transparence au niveau politique », note le communiqué de
MEA Risk, rendu public le 5 novembre dernier, faisant référence aux
prochaines élections présidentielles d’avril 2014, dont les principaux
candidats ne sont pas encore connus des électeurs.
Niveau de risque élevé dans un environnement hostile
«Ce
manque de transparence politique, concernant le futur président
potentiel conduit à de nombreuses spéculations qui augmentent le niveau
de risque pour l’Algérie », explique le document qui pointe une vie
politique « pratiquement gelée ». Pour MEA Risk, le climat politique
national est davantage un challenge par une sécurité régionale qui reste
très tendue notamment aux frontières Est et Sud de l’Algérie et la
présence terroriste en Kabylie (Nord). A l’Ouest, « le territoire du
Sahara Occidental demeure un point de discorde grave entre l’Algérie et
le Maroc », objet d’une vive tension diplomatique vécue ces derniers
jours entre les deux pays.
L’Algérie a les moyens pour résoudre de graves problèmes sociaux
Sur
le plan économique, l’Algérie a obtenu une note de 53 points/100. Cette
meilleure note comparée à la catégorie politique est due à deux
facteurs positifs importants dont l’Algérie jouit, selon MEA Risk. Il
s’agit de ses grandes réserves de devises étrangères de près de 200
milliards de dollars, soit environ 44 mois d’importations, des avoirs en
or qui valent environ 7,5 milliards de dollars et une très faible dette
extérieure à moins de 3,5 milliards de dollars.
Ces
chiffres indiquent, selon MEA Risk, que l’Algérie a les moyens
financiers pour résoudre de graves problèmes sociaux, notamment en
matière de subvention à la consommation. Cependant, a-t-on ajouté, « il y
a des inquiétudes croissantes sur une série de questions, allant de
l’inflation élevée, aux procédures d’affaires administratives
étouffantes qui représentent de gros obstacles relatifs à l’économie
Algérienne et à la création d’emplois ».
Le
fléchissement de la demande sur le marché du pétrole en fonction de la
croissance du PIB mondial, le développement des hydrocarbures de schiste
aux USA et la relance timide de l’économie mondiale, le manque
d’intérêt des sociétés pétrolières pour le marché algérien, sont entre
autres les principaux facteurs négatifs pour l’économie algérienne.
Ajoutés à la volonté affichée par le gouvernement visant à nationaliser
les entreprises privées notamment Djezzy et Michelin, « étant de mauvais
messages lancés aux investisseurs ». « Faire des affaires en Algérie
est très difficile et risqué, et cet environnement n’est pas de nature à
s’améliorer au moins jusqu’à après les élections présidentielles »,
note MEA Risk.
Statu-quo pour les 3 prochains mois
Dans
l’analyse des facteurs sociaux/humains, l’Algérie reçoit une note de
56,6/100. Ce résultat est dû notamment aux importantes réserves
financières «suffisantes pour supporter et gérer les crises sociales »
et la réduction des capacités de nuisances des mouvances terroristes.
«Compte tenu du climat politique actuel, les conflits régionaux, les
conditions économiques et sociales, nous ne prévoyons pas d’amélioration
de la note de stabilité de l’Algérie au cours des 3 prochains mois»,
explique Arezki Daoud, Directeur de Recherche a MEA Risk. Et de conclure
: « Nous nous attendons à des changements qui risquent très
probablement d’affecter la notation de stabilité dès le début de 2014,
quand le régime fera probablement connaitre ses positions concernant les
élections de 2014 avril. »
Aymen Zitouni
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