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| Abdelkader Salat |
Si Abdelaziz Bouteflika se déclarait candidat pour un quatrième mandat, cela changerait-il la donne ?
Que Bouteflika se porte candidat ou pas, cela n'influera en rien sur l'engagement pris par Ali Benflis d'aller vers l'avant. Il est légaliste et il vient encore de le prouver. Dès l'annonce de la convocation du corps électoral, il a annoncé sa candidature sans trop se soucier des autres candidatures. La raison ? Il demeure convaincu de la possibilité d'accéder au pouvoir tout en respectant les règles du jeu démocratique et institutionnel. Ceci dit, nous ne mésestimons pas les obstacles qui peuvent se dresser sur son chemin. Nous serons à la fois vigilants et combatifs. Pour nous, le cap est mis sur le 17 avril.
Qu'est ce qui a changé depuis 2004 ?
Le peuple a changé, la situation du pays a changé. Aujourd'hui, l'Algérie doit faire face à d'autres défis. La lutte contre la corruption est le plus urgent. La corruption, sous toutes ses formes, s'est généralisée dans les sphères traditionnelles, celles de l'économie. Elle commence à phagocyter la sphère politique et ne peut que fausser le jeu démocratique. La corruption menace aujourd'hui les fondements mêmes de l'Etat algérien. L'indépendance de la justice constitue un levier important de lutte contre la corruption. Pour endiguer ce phénomène, il n'existe pas d'autre choix que d'accélérer le processus du changement, seul moyen de garantir l'indépendance de la justice.
Avez-vous eu des retours de la classe politique après l'annonce de la candidature ?
Le discours programme en dit long sur la stratégie et la posture du candidat. Les réactions ont été nombreuses et très rassurantes. Beaucoup de personnalités et partis politiques ont salué le discours serein et de modération prononcé par Ali Benflis. Sa volonté de créer une convergence d'idées sur les grandes questions politiques et sociales de l'heure, mais surtout d'apporter des solutions appropriées à la crise multidimensionnelle que vit l'Algérie, a suscité chez eux beaucoup d'espoir.
Justement, vous en êtes aujourd'hui à la phase de recueil des signatures. Comment se déroule l'opération de collecte ?
Cela ne devrait pas poser de problème, au regard du nombre important de comités de soutien formés à travers le pays. L'opération a d'ailleurs bien débuté et nous constatons un véritable engouement. Nous n'avons pas encore de chiffres, car l'opération ne fait que débuter. Ce qui est sûr, c'est que nous allons présenter un dossier comprenant les signatures de citoyens et d'élus. La prochaine étape sera celle du dépôt du dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel.
Comment se décline la campagne de 2014 d'Ali Benflis ?
Pour nous, elle devra être propre et constructive, portée par un discours rassembleur et résolument tournée vers l'avenir. Il ne sert à rien de remuer le passé. La parenthèse de 2004 est refermé. Notre stratégie de campagne consistera à amorcer un vrai débat sur l'état du pays, les défis que doivent relever les Algériens, en particulier les jeunes, et sur la nécessité de réhabiliter les institutions de la République. Nous rejetons tout discours haineux ou revanchard qui ne sert pas l'intérêt général et celui du pays. Il est toutefois clair que les candidats qui seront en lice constitueront des adversaires politiques qu'il faudra battre sur le terrain des idées et des programmes. Comme en 2004, il est prévu que Ali Benflis sillonne la majorité des wilayas.
Que pensez-vous des appels au boycott de certains partis ?
Il s'agit d'une initiative lancée par des partis politiques qui ont une idée différente du changement. Nous, nous ne l'envisageons pas.
Les rapports de force politiques sont-ils aujourd'hui en votre faveur ?
Je préfère ne pas répondre à cette question...
Est-ce en raison du flou qui caractérise la prochaine présidentielle ?
Notre démarche ne s'inscrit pas dans une logique de rapport de forces. 2004, c'est du passé. Ali Benflis a eu la sagesse en 2004 d'épargner au pays beaucoup de problèmes et de crises graves. Aujourd'hui, il fait encore preuve de sagesse et de responsabilité en sollicitant les électeurs pour pouvoir opérer une dynamique de changement.
M. Abdelkrim

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