Samedi 01 février 2014
Par :
Abida Allouache
Chômeurs
en Algérie, les harraga, la hogra ou le mépris
Les chômeurs sont en première ligne de la
contestation sociale quasi permanente en Algérie.
Trés riche en pétrole et gaz, ce pays
connait une explosion des exclusions sociales et de la pauvreté. Un pays de
paradoxe, ou nonobsatnt le chômage qui règne on importe des ouvriers chinois
pour travailler sur divers chantiers. qui devant le manque absolu de
perspectives fuient le pays en barque ou vont s'immoler par le feu.
L'Algérie est un pays grand comme cinq
fois la France et 72 fois la Belgique. Avec 70% des algériens de moins de 30 ans, le gouvernement se
compose essentiellement de plus de 60 ans. Un régime de vieux qui règne sur une
population à majorité de jeunes. Cette gérontocratie est dirigée par une
poignée de généraux âgés et de responsables des services de
renseignements «accrochés au
pouvoir depuis l'indépendance et réfractaires à tout changement, au point
d’enfoncer le pays dans un état de léthargie et au bord de l'implosion».[1] L'actuel président Abdelaziz Bouteflika à 76 ans se
représente pour un 4eme mandat présidentiel en avril 2014. Pourtant, il sort à
peine d'un grave AVC et d'une hospitalisation en France de plus de deux mois en
2013 . D'ailleurs au vu de ses trés rares apparitions publiques et encore plus
rares tenues du conseil des ministres, le président semble avoir un peu de mal
à se remettre, voir à parler et se bouger ! Il règne pourtant sur un pays
aux importantes réserves de changes[2] : 190 milliards de
dollars. Ce qui lui permet de se positionner en créancier du système financier
international, dont le FMI. Avec 173 tonnes d'or en 2012, il se classe à la 24e
place des pays détenteurs de réserves officielles en or. Il pointe ainsi en 11e
position juste derrière l’Allemagne et devant France, l’Italie et le
Royaume-Uni.
Cette abondante manne
financière ne profite qu'à une petite minorité de nantis. Une nomenklatura
issue de l'armée et de l'ancien parti unique, le FLN ainsi que de leurs
clientèles respectives. Le Front de Libération nationale, avait lancé en 1954
la guerre de libération contre l'occupation coloniale française. Il a été le
parti unique de 1962 à 1989, année qui ouvre le champ politique algérien aux
autres obédiences et partis interdits auparavant. En fait, ce pays n'est sorti
de la dictature des militaires ou du parti unique que pour tomber dans une
république démocratique de facade. «
quelque soit les élections dans ce pays c'est toujours les candidats adoubés
par les militaires et le fameux cabinets noir – veritable lieu du pouvoir
opaque et toujours secret- qui l'emportent. »[3]explique le docteur Boudarène, opposant politique. Aussi pour beaucoup d'algériens aller voter ne sert plus à rien
dans un contexte ou les fraudes et les bourrages d'urnes hérités du temps
colonial parasitent toujours les élections.
Pour maintenir une
relative paix sociale l'état algérien continue à soutenir certains produits de
première nécessité mais le reste du coût de la vie peut s' aligner sur les pays
d’Europe. C’est le cas notamment des prix des viandes, du poisson, des fruits
et légumes, des vêtements. « L’algérien
lambda, sans réel pouvoir d’achat, n’a pas accès à ces denrées. C’est ainsi,
assure M. Boudarène, qu’un nombre sans cesse grandissant de familles vit en
dessous du seuil de pauvreté et que de plus en plus de personnes s’enfoncent
dans une « extrême pauvreté ». Vocable utilisé par les Nations Unies
pour désigner la misère. » Pour ceux qui travaillent les salaires sont insignifiants. Le salaire national minimum garanti
est de 18 000 DA brut par mois (150 Euros), c'est le plus faible des pays du
Maghreb. L'inflation galopante appauvrit inéxorablement et la classe moyenne
laminée à quasi disparue.
La protesta sociale
Sur les 38 millions d'habitants, la majorité
entre 20 et 35 est en âge de travailler. Mais des emplois il n'y en a pas en
suffisance. Un chômage endémique frappe tant les jeunes sans formation ni
instruction que les diplômés de l’enseignement supérieur[4].Ils sont ainsi des millions de chômeurs algériens à se
débrouiller pour vivoter grâce à l'économie informelle : vente de tout et
n'importe quoi à la sauvette, gardiens de parking autoproclamé pour quelques
pièces. La délinquance et les bandes organisés d'une rare violence se
dévelopent d'une manière jamais connue de par le passé. Quant au taux de
chomage officiel de 10 %,
d'aucuns pensent qu'on peut allégrement le multiplier par trois. Le climat social délètère conjugue sans
relâche émeutes populaires et répression. Toutes les régions du pays sont
touchées par le mécontentement et les protestations sociales, cela va de la
kabylie traditionnellement aux avant poste de la contestations politique depuis
1980 à bon nombre de villes du Sud, au riche sous sol en pétrole. En première
ligne de la protesta sociale se positionnent les chômeurs avec leur Coordination Nationale de Défense des Droits
des Chômeurs. Le 28 septembre 2013
avait d'ailleurs été décrété, journée de la colère par le CNDDC afin de dénoncer les promesses non tenues par le gouvernement
algérien. Le coordinateur de ce mouvement, Tahar Bélabès collectionne les
arrestations, tabassages et citations en justice, tout comme certains militants
de la ligue des droits humains tel Yassine Saïd[5]. Les syndicats inféodés au
systeme politique ne défendent ni les travailleurs licenciés et encore moins
les chômeurs poursuivis en justice. Les chômeurs se sont organisés de façon
autonomes en dehors des rouages du pouvoir et ils dénoncent «la
grave répression subie par les militants et les activistes du mouvement des
chômeurs, menée par les services de sécurité sous forme de persécutions et
poursuites constantes»[6].
Les Harragas, les brûelurs
Laissés pour compte dans un système
politique particulièrement méprisant des populations défavorisées, beaucoup de
jeunes chômeurs rêvant d'Europe. Harrag, mot arabe maghrébin veut dire brûler. Les
harragas sont les migrants hors des circuits officiels et balisés qui brûlent
leurs papiers pour ne pas être renvoyés dans leur pays. S'ils sont pris par les
gardes côtes ou la police souvent ils mentent sur leurs origine. Ils traversent
la mer à partir de Mostaganem ou de Annaba. Depuis quelques années, ils sont
des miliers à prendre le risque de mourir en mer dans ces barques qui ne font
la fortune que des passeurs et trafiquants d'être humains. Les Harragas brûlent
la mer, les frontières, leur passé. Derrière cet exil forcé, se cache la misère
et surtout le mépris ressentis par tant de jeunes algériens de la part d'un
système et d'une société qui ne leur offrent aucune perspective de travail ni
d'évolution dans la vie hormis la fréquentation des mosquées. Pour ces jeunes
qui défient l'immense cimetierre marin qu'est devenue la mer méditérannée, la
Harga est un cri de désespoir, peut être mais surtout un espoir, celui
d’exister: Parmi d'autres damnés de la terre, ces jeunes veulent rejoindre les
côtes andalouses, Gibraltar, la Sicile, les Canaries, les enclaves espagnoles
de Ceuta et Melilla, l’ile de Lampedusa ou encore Malte.
Les rêves d'Europe des jeunes qui réussisent
la traversée se transforment souvent en cauchemar dès lors qu’ils viennent
grossir les rangs des sans papiers et des clandestins. « Arrivés en Europe, raconte Virginie Lydie[7], quand ils ne sont pas morts en mer, la clandestinité les
attend et avec elle, la rue, la prison... Ce n'était pas comme ça qu'ils
voyaient l'Europe, et pourtant leur pire cauchemar est l'expulsion. Pour
l'éviter, ils cachent leur identité. Au départ, la stratégie est payante, mais
elle rend tout espoir de régularisation impossible et les plonge dans une
précarité extrême. Plus le temps passe, plus leur situation devient intenable,
plus le retour leur est impossible. Alors ils restent, et à défaut d'avoir
coulé en mer, ils sombrent dans un interminable naufrage qui les mène vers la
folie, la mort parfois. » Virginie Lydie a
mené de longues enquêtes sur le terrain. Son livre est ponctué de nombreux
témoignages de clandestins, d’expulsés, de psychiatre algérien, psychologue et
anthropologue spécialistes de la médiation interculturelle, sociologues,
magistrat. Il est préfacé par Kamel Belabed[8], père d'un
harraga disparu. Ils ont été plus d’une centaine
de jeunes gens, âgés entre 20 et 35 ans, à avoir essayer de prendre la mer
durant l'année 2013[9]. Certains sont été
interceptés au large d'Oran et de Annaba par les garde-côtes algériens et ont
été arrêtés.« La seule réponse qui est aujourd’hui apporté à ce désastre
social, déclare le député Boudarène, est la répression. Faut-il rappeler que le
pouvoir a fait voter, par l’Assemblée nationale et le Conseil de la nation, une
nouvelle loi qui pénalise l’émigration clandestine ? »[10] En effet, le
président de l’Assemblée nationale algérienne justifie cette loi par
l’existence « d’organisations de passeurs ». Il dira à
la journaliste d'El Watan qui lui a posé la question, que les harragas sont
apparus parce que les passeurs offrent leurs services ! On croit
rêver ! Le pouvoir algérien minimise la signification de la harga qui
prend de plus en plus d’ampleur . Les émeutes comme moyen de revendication
sociale se généralisent dans le pays.
Elles expriment la colère et le desarroi de populations sans logement, sans
travail ou sans gaz de ville dans un pays producteur, un comble ! Les
politiques restent aux abonnés absent et seule la police intervient. Cette
arrogance c'est ce que les algériens appellent la Hogra, un terme
générique pour désigner autant le mépris que ce régime politique. Un système
qui nourrit une maffia politicofinancière qui table sur clientélisme , le
népotisme et la corruption grâce à la manne financière. Pendant que les opportunistes
et prédateurs de tous bords s'affairent autour de l'immense mangeoire qu'est
devenu ce pays des milliers de jeunes risquent leur vie à travers la mer
méditéranée. D'autres, désespérés vont s'immoler devant les institutions de la
république.
L'immolation
En Algérie, ils sont nombreux à se suicider
par le feu. L’immolation, drame de la désespérance s'il en est, peut conduire
les survivants derrière les barreaux. Et oui, aprés les amendements proposés au Code
pénal algérien en 2008, à propos «la sortie illégale du territoire national»
passible d’une peine pouvant aller à six mois de prison, le gouvernement y a
rajouté la poursuite en justice de toute personne suicidaire, qui sortira
indemne de son immolation ! «Des nouvelles instructions ont été données aux différents services
de sécurité de procéder à l’interpellation de tous les candidats téméraires à
l’immolation et le suicide et sa présentation devant la justice»[11], La peine encourue est de 3 à 4 ans de prison
ferme. La durée d’emprisonnement est divisée par deux pour le cas de
«suicidaire» mineur au moment des faits. Cette mesure coercitive est d’ores et
déjà appliquée. Avis donc aux désespérés tentés de s’immoler, si par malheur
ils survivent, la loi algérienne ne leur fera pas de cadeaux ! Aucune empathie officielle pour ces citoyens conduits au désespoir
par une politique économique et sociale désespérante.
Hicham habitait Tiaret, à 350 km de la
mer. Il avait 22 ans. C'était un beau jeune homme qui aimait rire avec ses
copains . Seules restent de lui des photos. Il fait partie de la centaine
d'immolés annuels par le feu en Algérie. Sa famille vit dans un des quartiers
pauvres de la ville de Tiaret. Dans leur deux pièces de tôle et de brique, il
dormait sur un matelas en éponge sur le sol. Il y vivait avec sa soeur et sa
mère et seul son maigre revenu de vendeur de rue à la sauvette les faisaient
vivre. Sa soeur licenciée en lettres ne trouvait pas de d'emploi. Il tenait un
étal en rue ou il vendait des lunettes. Mais un jour le flic a été plus coriace
que d'habitude et a voulu l'embarquer. Hicham a couru chercher une bouteille
d'essence. Le flic goguenard l'a nargué « allez vas y immole toi si tu
es un homme » raconte sa soeur dans le film de Jean Rémi 'les immolés
d'Algérie'[12]. Le jeune homme s'est
enflammmé au milieu des passants. Hicham va décéder à l'hôpital aprés 5 jours
d'agonie. Aucun responsable politique ne va se déplacer ni soutenir sa famille.
Mépris total. Suite a son enterrement des milliers d'algériens manifestent leur
colère contre le pouvoir et la police. Les émeutes en son hommage vont durer un
mois mais seules quelques images vont en filtrer sur internet. « Cela
s'est embrasé plusieurs fois, plusieurs jours de suite mais les autorités on
étouffé l'affaire. Ils ont bloqué les routes autour de la ville et la voix des
manifestants s'est tu. » explique tristement sa soeur. Elle accuse
texto la Hogra de l'avoir tué . Ce mépris généralisé chez les
policiers et toutes les autorités. Dans
un pays où le pétrole rapporte 70 milliards de dollars par an la malvie, la
précarité et le désespoir poussent de nombreux algériens à s'immoler par le
feu. Leur nombre dont seule la presse privée fait le décompte macabre est
proprement scandaleux. Les émeutes systématiques sont réprimées. Si en Tunisie,
l'immolation de Mohamed Bouazizi avait enflammé le pays et fait tomber le
régime de Ben Ali, en Algérie les immolations en place publiques ont commencé
en 2004 mais seules en témoignent quelques images et vidéo amateurs sur
internet. Ces torches humaines jour racontent les misères d'un des plus grands
producteurs de pétrole et de gaz au monde. Plus de 3 millions d'algériens
survivent dans des bidonvilles pendant que de nombreux enfants vivent dans les
décheteries comme celle de Aïn Smar à Alger.
Rescapés du feu
Hamidou a 26 ans, il a survécu à son
immolation. Il est brûlé au 3 eme degré sur plusieurs parties du corps. Il vit
aussi dans un bidonvilles prés de Mostaganem, une ville en bord de mer
méditérranée
« quand je me suis vu en flammé je
me suis évnoui, raconte t-il dans le film de J. Rémi, à l'hopital j'ai sombré
dans une sorte de coma pendant deux semaines. » Tout son corps a été
brûlé sauf ses yeux. Sa famille s'entasse dans une pièce unique dans un taudis.
Une promiscuité banale en Algérie. A Mostaganem les immolations son
courantes : 16 en 2011 et 4 au début de 2012 d'aprés la ligue des droits
de l'homme. Aucun des jeunes de ce quartier ne travaille car « ici tout
marche au piston, pas de piston pas de travail, déclare un jeune dans le film
de J.Rémi. Si tu veux vendre des chaussettes au bord du trottoir la police te
fait dégager, on ne nous laisse pas nous débrouiller pour survivre. » Survivre
à une immolation n'est que le début d'un long cauchemar, à Chelef, depuis 3 ans
Aïcha maintient son mari Mohamed en vie grâce à une recette de cuisine à base
de cire d'abeille et d'huile d'olive. Elle prépare deux fois par semaine cette
créme qui leur coûte trés cher : prés de 1 million de dinars c'est à dire
100 euros tous les 4 jours payés par les revenus du père de Mohamed et de
l'aide de voisins et de bonnes gens solidaires . Mohamed a 28 ans. Il ne
peut plus bouger et souffre continuellement. Sa femme et sa mère le couvrent de
pommade tous les jours depuis 3 ans. Là aussi aucune aide des autorités algériennes.
Maladie sociétale
Quand ils sortent de leur silence méprisant,
ces autorités accusent les suicidés par le feu de malades mentaux. Assertion
mensongère que les parents de Rachid ont dénoncé. La famille[13] du jeune homme a affirmé
qu’il ne souffrait d’aucun trouble mental et ses amis ont indiqué que le
chômage était la cause de son suicide. Rachid, 23 ans s'était aspergé de cinq
litres d’essence avant de se bouter le feu à Bejaïa.Transporté d’urgence à
l’hôpital de Sétif à l'est d'Alger, le jeune homme est décédé . En décembre
2013, Kamel Falek, 30 ans a aussi voulu s'immoler par le feu , du haut du mur
du siège de la sûreté urbaine d’El Mehmel, commune située à 7 kilomètres de la
ville de Khenchela[14].
En s'aspergeant d'essence et en se mettant le feu avec un briquet ce jeune
homme entendait aussi protester contre la situation de précarité dans laquelle
il se trouvait. Il s’agissait là du quatrième cas d’immolation par le feu
devant un siège dépendant des services de la sûreté de Khenchela depuis le mois
d’août 2013.
Parmi les 889 tentatives de suicide
enregistrées dans le département de Tizi Ouzou, en Kabylie ces cinq dernières
années, 355 cas, soit 40% sont le fait de chômeurs [15], jeunes, dans la tranche d'âge
entre 20 à 40 ans. . De tels drames, la télévision et les autres médias de
l'état n'en parlent pas. Motus et bouches cousues devant ces torches humaines.
Vouloir faire passer l'immolation sous le chef de maladie mentale, c'est
discréditer et disqualifier ce geste de protestation ultime mais surtou
tvouloir lui nier sa portée politique. Une tactique des nantis au pouvoir pour
se dédouaner de leur responsabilité et rejeter la faute sur la victime. En
Belgique, on connait la culpabilisation des chômeurs, voila celles des
immolés en Algérie! La multiplication des cas d'immolation par le feu nous
sembles quand même révélatrice d'une pathologie sociale, en tout cas celle de
société autoritaire ou dictatoriale. La où la personne en souffrance, au
chômage, sans revenus décents n'arrive plus à se faire entendre par les voies
normales .Comment protester alors face aux inégalités sociales et à l'injustice
quand tout est verrouillé ? N'estce pas là une ultime et horrible façon
qui reste aux exclus et aux opprimés pour exister dans
l'espace public au mépris de leur vie ?
Aida
Allouache
Encadré 1/ Meriem, 28
ans, diplômée et chômeuse
Meriem, 28 ans, une jeune algérienne au chômage a envoyé ce texte à
la rédaction web de Liberté, un quotidien algérien en français.
"Au nom de la liberté, n'ignorez pas mon message. Je veux
témoigner, informer, péter un câble peut-être. Mais cela reste mieux que de
m'immoler par le feu. Je veux que ma voix retentisse, je veux parler pour ces
jeunes qui se donnent la mort rongés par le désespoir de ne pouvoir voir un
jour ce pays se relever. Ce pays au grand corps malade, aux membres défectueux,
qui ne cesse de sombrer. Nous tombons un à un de Charybde en Scylla :
entre les barques de la mort, l’illusion de l'eldorado à l'autre rive de la méditerranée
et le chômage, la pauvreté, la misère, l’amertume dans un pays où nous sommes
devenus étrangers. Par où devrai-je commencer? Existe-t-il des gens heureux
dans ce pays? J’aimerai bien les connaitre, j'ai 28 ans, femme algérienne,
célibataire au chômage, vous voulez en savoir plus? J'étais la première de ma
classe; la première de tout le lycée. J'ai eu mon bac à 16 ans; terminé mes
études universitaires à 20 presque 21 ans. J'ai pu dénicher un petit boulot
d’enseignante vacataire à l'Université. J'enseignais 3 heure par semaine, et à
la fin de l'année, j'ai touché mon salaire: 5000[16] DA. J'ai ensuite intégré
des sociétés étrangères où j'ai bossé comme une esclave, 12h par jour six jours
sur sept, et c'est là que j'ai découvert qu'il y avait quelque chose qui ne
tournait pas rond. L'Algérie, notre cher pays fait appel à des étrangers qui
touchent 20 fois mon salaire pour qu'ils nous volent. Mon boss était cameraman
de formation il ne valait rien dans son pays, ils l'ont ramené pour superviser
des travaux de piping (gaz et pétrole). Un autre boss était magasinier de
formation, il avait l'habitude de compter les casiers de pommes de terre et de
carottes. Ils venaient tous avec des diplômes (fake), des diplômes d'ingénieurs
et de superviseurs. Tout le monde était complice, ces pseudos patrons avaient
tous les avantages : ceux de vous humilier, de vous imposer leurs idées,
leurs méthodes de travail, leurs incompétences. Et de la pression, beaucoup de
pression au vu est su de nos pseudos autorités. Ils vivaient dans des bases de
vie semblables à des hôtels 5 étoiles, avaient tous les avantages du monde, et
surtout pouvaient décider de votre sort: "Ce mois-çi je termine ton
contrat". Après tout ça venez me parler des désastres causés par
l'explosion de telle usine ou telle structure pétrolière...car ceux qui l'ont
bâtie ne sont rien d'autre que des ratés dans leur propre pays et que nous
importons. Ils n'envoient jamais des gens compétents en Algérie, car elle est
classée zone à grand risque, tout ceux qui y débarquent ne sont rien d'autres
que des vautours aventuriers, avides de faire fortune en un temps record. Honte
à cette Algérie. J'ai 6 ans d'expérience, je parle 4 langues.et je me retrouve
au chômage. J'essaye de trouver du boulot dans ma petite ville (qui n'est pas
la capitale). Vous dites l'Anem (Agence nationale de l’emploi, ndlr)? Personne
ne vous reçoit. Je suis allée à l'Université dans l'espoir de trouver un boulot
même en tant que vacataire dans les bureaux de l'administration.
Je n'ai trouvé que des vieux, hideux, dont les racines pourries sont
enfoncées bien au fond. Des vieux dépassant la soixantaine qui boivent du café,
lisent des journaux, et vous répondent avec dédain: « allez voir ailleurs ».
J’allais me contenter de 5000 dinars par an, car même les 9000 da de la DAS
(l'Action sociale de wilaya ) je n’ai pas pu en bénéficier; 9000DA de charité,
du ministère de la solidarité. Je n’ai pas pu en bénéficier aussi ! Ma mère ne
me comprend pas. Elle ne cesse de me répéter que je suis une ratée, que je fais
pitié que j'ai raté ma vie. Et, pourtant j'ai tout fait pour réussir. Votre
Algérie m'a fait perdre l'espoir de vivre dans la dignité. Je ne veux pas
l'aumône, je veux mes droits. Je ne veux pas que mon seul espoir soit un homme.
J'aurai aimé être née dans une époque où les femmes n'allaient pas à l'école.
J'aurai aimé être ignorante, me marier à 16 ans avoir 10 gosses. J'aurai aimé
ne jamais avoir conscience de tout ce qui se passe, des manipulations du
pouvoir, de l'hypocrisie. J'aurai aimé être simple d'esprit, illettrée et être
heureuse, j'aurai aimé ne pas être algérienne".
http://www.liberte-algerie.com/actualite/l-algerie-m-a-fait-perdre-l-espoir-de-vivre-dans-la-dignite-meriem-28-ans-diplomee-et-chomeuse-207366
Encadré 2/ Un chômeur s'immole devant le
pôle emploi de Nantes
Mercredi 14 février 2013, un homme est mort
en France, brûlé vif. C'est un chômeur qui s'est immolé devant le pôle emploi
de Nantes. Il habitait un quartier voisin, près du centre commercial. Il était
venu en bus. À peine descendu, il s’est aspergé avec un bidon d’eau de javel
rempli d’un produit inflammable. Il a parcouru une quarantaine de mètres, en
flammes, avant d’atteindre Pôle Emploi[17]. Jamel Chaar avait annoncé
son intention de mettre fin à ses jours depuis deux jours à la presse, la
police et pôle emploi. « C'était un artiste depuis son adolescence, un
comédien et un marionettiste qui a travaillé avec des écoles maternelles et
primaires, raconte sa femme dans le documentaire[18] les 'Immolés de la crise', il
aimait la gaité, rire. » Dans toutes les photos présentées on le voit
faire le clown « c'était important pour dépasser les duretés de la
vie. » Jamel n'avait jamais refusé un job, il avait fait la plonge,
les ménages ou préparateur de commande. Même sous payé, il enchainait missions
sur missions explique Nicole sa femme. « il ne restait jamais longtemps
sans travailler, les périodes les plus longues étaient de 3 mois »
Mais avec la crise cela devient de plus en plus difficile de trouver de
l'emploi. En septembre 2012 il avait reçu une notification de trop perçu de 614
euros qu' il avait remboursé selon un échancier négocié. En 2013, pôle
emploi lui notifie qu'il ne peut pas justifier du nombre d'heures requis pour
réouvrir son droit à l'allocation chômage alors que lui est persuadé- chiffres
à l'appui - du contraire. "Il est parti sans me laisser de
message. Je ne m'attendais pas à un tel geste de sa part, il était tellement
gai", se souvient Nicole. Mais pour elle, cela ne fait aucun
doute [19]: "Il
a voulu faire passer un message social, un cri, un ras-le-bol total. Si c'était
un drame personnel comme l'a dit François Hollande, il n'aurait pas fait ça
comme ça et dans un lieu public." Si c'est l'injustice de pôle emploi qui
l'aura poussé au désespoir sa volonté de faire passer un message est manifeste
. « choisir de se donner la mort en public et l'annoncer à l'avance ce
n'est pas un choix de la mort, assure le psychiatre Michel debout dans le
documentaire, c'est plutôt un sacrifice de sa proppre vie pour les autres, pour
l'avenir » Deux jours aprés cet horrible décès , le vendredi 15
février 2013, un homme de 49 ans, lui aussi sans emploi va s'immoler en pleine
rue, à Saint-Ouen en seine saint Denis. Hospitalisé à l'hôpital Saint-Louis à
Paris, il survivra avec des brûlures aux premier et deuxième degrés. Cet homme
touchait l'allocation de solidarité spécifique (ASS), réservée aux demandeurs
d'emploi ayant épuisé leurs droits au chômage.[20] Un autre chômeur va tenter de s'immoler par
le feu le mercredi 6 mars en fin de matinée dans l'agence Pôle emploi de
Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). L'homme, un cadre de 59 ans, s'asperge
d'essence devant les conseillers de pôle emploi. Arrété à temps, il est
transféré à l'hôpital Louis-Mourier de Colombes. [21]L'entretien s'était très mal passé avec les conseillers. Il
avait quitté l'agence avant de revenir un bidon d'essence à la main. Pour
Michel Debout, psychiatre et professeur de médecine légale, la crise économique
n'est pas étrangère à l'augmentation de ces gestes de désespoir. En 2012, ce
médecin, qui alerte depuis plusieurs années les pouvoirs publics sur la
détresse psychologique des chômeurs, a calculé que le marasme économique avait
généré 750 suicides et 10 780 tentatives supplémentaires entre 2008 et 2011.Si
la majorité des suicides se passent dans l'espace privé, certains choisissent
d'en finir avec ce monde par un acte aussi terrible et spectaculaire que
l'immolation. "Ce geste est à la fois sacrificiel et
protestataire, analyse M. Debout. L'individu
qui a recours à cette forme de suicide le fait non seulement parce qu'il estime
que c'est la dernière façon de se faire entendre, mais aussi pour interpeller
la société. .." Si ce type de suicide nous laisse sidérés
et impuissants il ne fait que refléter la violence de la crise qui frappe les
travailleurs sans emplois : 3 millions de chômeurs fin juin en France, 5
millions en comptant les personnes aux activités réduites comme Jamel. Aprés
son suicide, 50 autres chômeurs dans les mois qui ont suivi, ont menacé aussi
d'attenter à leur vie, certains choisiront aussi l'immolation. Jusqu'ici cette
'pratique' était inconnue dans nos contrées européennes. Avec ces politiques
d'austérité, il y en a eu plus d'une
vingtaine en France depuis 2011, une dizaine en Italie, plusieurs en Espagne et
en Grèce.
Encadré 3/ Une occupation tourne au drame
à Rabat
En janvier 2012 à Rabat, des jeunes du mouvement des diplômés
chômeurs font une occupation pacifique d'un batiment du ministère de
l'éducation. Ils sont postés sur les murs de la terrasse. Ils veulent protester
contre les promesses non tenues par le ministère. Ils étaient plus d'une
centaine à avoir obtenu en juillet 2011 un accord prévoyant leur recrutement
dans la fonction publique en 2012. Un accord qui est resté lettre morte. Les
chômeurs ont décidé d'agir mais cette occupation va tourner mal et virer au
drame. La police est là et les jeunes affamés veulent récupérer la nourriture
que leur dépose en bas un groupe de soutien. Quatre jeunes hommes décident
d'aller chercher la nourriture, mais avant ils s'aspergent d'essence avant de
sauter du mur. Une façon de se prémunir de la violence de la police ? Au
moment de saisir les sacs de nourriture, des policiers s'interposent. Aussitôt,
un homme s'embrase puis un autre...En tout 4 militants chômeurs vont s'immoler.
Ils sont hospitalisés dans état grave. Au Maroc le taux de chômage de 9 %
atteint 16 % pour les diplômés de l'enseignement supérieur.
Saïd a été presque 5 ans durant membre de
la section de Taza et Tahla de l'association des diplômés chômeurs marocains.
Nous l'avons rencontré à saint Gilles en fin d'année 2013. il a bien voulu
répondre à quelques questions.
Comment est né cette association de
chômeurs marocains ?
Saïd : Le mouvement a commencé avec le
programme d'ajustement structurel imposé par la banque mondiale et le Fmi en
1987/88 et jusqu'en 1990 au Maroc. On en a subi les conséquences au niveau
social trés vite. Il n'y a plus eu assez d'emplois de crée avec une
augmentation des prix des produits de 1ere nécessité. C'est là que les
chômeurs ont eu l'idée de s'organiser. C'est parti des universités car c'était
le seul espace ou l'on pouvait parler, discuter, débattre et critiquer le
régime . Dans ces années 80 les discussions sur le chômage prés les études et
les politiques d'austérité étaient menées par des étudiants basistes[22] marxises léninistes. Ce
mouvements est né grâce à des militants gauchistes. Cette association existe de
fait depuis 1991, date du 1er congrés. Pourtant elle n'est toujours pas
reconnue légalement. L'état lui refuse cette reconnaissance officielle. Mais
sur le terrain, elle est active et présente sur le front des luttes par des
manifestations, des occupations de locaux administratifs faites par des
chômeurs. Elle a 135 sections dans le pays, bien plus que tous les partis
politiques existants et que même l'association des droits de l'homme. C'est la
seule association qui peut se targuer d'exister dans tout le pays, dans toutes
les villes du Maroc.
Comment as tu intégré ce mouvement ?
Saïd : Je l'ai intégré aprés mon échec
au bac. Il faut savoir qu'au début ne pouvaient y adhérer que les
diplômés de l'université, les licenciés et ceux du niveau Deug. Mais au 2eme
congrés et suite aux discussions entre les militants de toutes les sections on
a décidé de changer la régle de l'association pour l'ouvrir aux autres chômeurs
et aux gens comme moi.C'était en 1994/95 , la période ou j'ai été responsable
dans la section de Taza. Moi j'aurai aimé faire des études de philosophie mais
avec le systeme de l'éducation au maroc mais je ne pouvais pas repasser mon bac
car j'avais déjà doublé auparavant durant ma scolarité. C'est une façon de
bloquer les gens et de limiter l'accés aux études universitaires. Cela fait se
réorienter vers le circuit professionnel surtout les personnes de milieux
populaires.
Pourquoi une association spécifique de
chômeurs au Maroc ?
Sad : On lutte pour la reconnaissance
de notre association et pour avoir un travail décent.
Il y avait des organisations comme les
syndicats qui dénonçaient le chômage mais cela n'était pas dans leur priorités
de s'occuper des chômeurs. C'est pourquoi on a voulu défendre nos droits et ce
en priorité. On vivait ce chômage et on savait que cela allait en s'amplifiant
en une catastrophe sociale. On savait aussi que nos droits n'allaient pas être
octroyés, ils n'allaient pas venir tout seuls. On avais compris qu'on auraist à
lutter, à nous battre pour les obtenir.
et
c'est là qu'est né le mouvement avec des militants qui sont hors de
l'université
Il y a d'autres groupes comme les doctorants
qui ne viennnet pas avec nous car ils trouvent que nous ne luttons que pour des
petits boulots, style échelle 1 avec le smic. Eux visent plus haut alors ils
montent d'autres groupes . En général, ils finissent par avoir du travail aprés
3/4 ans. Ils ne sont pas si nombreux et avec les différentes administrations
comme celle de l'éducation ils arrivent à se débrouiller pour s'y placer. Mais
bon, il faut quand même manifester, faire des greves de la faim etc User de
moyens de pression avec l'adversaire pour arriver à déccrocher des jobs au
maroc !
Comment fonctionne cette
association ?
Saïd : On travaille toujours en
comptant sur nos propres forces. On a un réglement de travail. Il y la vie de
la section locale et la communication les autres sections au niveau régional et
national. L'association a calqué son organigramme sur celui du makhzen. On va
du niveau local, avec la section communale au niveau national avec le conseil
et le bureau national en passant par le conseil régional. Toutes les sections
organisent des assemblées générales tous les 15 jours. Le bureau exécutif
réalise ce qui a été décidé en assemblée. En plus des manifestations ou occupations
de locaux la section peut aussi organiser des formations de toutes sortes tant
culturelles qu' économique pour ses membres. Pour nos réunions au début,
certains syndicats comme l'Umt et la Cdt nous ont aidé en nous prêtant des
locaux. Nous nous sommes rendus compte aprés quelques années qu'il vaut mieux
aller se réunir dans la rue tant que nous n'avons pas obtenu la légalisation de
notre association. On a investit les places publiques pour nos réunions et
assemblées. Cela a eu le mérite de nous faire encore plus connaître auprés du
public.
Quels ont éte vos succés dans cette
lutte ?
S : Nous avons obtenu par exemple dans
certaines communes que les chômeurs ne doivent plus payer pour obtenir un
extrait de naissance ou pour faire des photocopies à la mairie. Certaines
sections on réussit à obtenir la gestion d'une aide médicale au chômeurs à
raison de 20 euros par mois de médicament. C'est un programme de coopération
d'aide en médicaments reçu par les communes. Les communes ne le font pas savoir
aux gens, on l'a découvert grâce à nos luttes. En fait ce programme était
utilisé par les divers élus de façon arbitraire à leurs connaissances. Mais
bon, le maire de Tahla nous l'avait remis à gérer car il avait un buget valable
pour une centaine de personne alors qu'il avait des milliers de personnes
pauvres dans sa commune. Il ne savait pas comment le répartir il nous en a
remit la gestion et nous l'avons utilisé pour les chômeurs malades.
Tous ces postes ne sont pas obtenus si
facilement, il faut lutter, manifester, faire des grèves de la faim parfois ou
des occupations de locaux administratifs. Nous refusons les concours, nous
pensons que pour toute une série de poste de travail comme dans les communes
par exemple, il n'est pas nécessaire de faire passer des concours. Quand c'est
possible nous arrivons à négocier ces postes afin que la mairie nous les
remmette. Nous, avec des règles et des critères élaborés au sein de
l'association nous distribuons ces postes à des chômeurs selon certains
critères qui donnent des points. Les membres récoltent des points selon leur
âge, leur situations familiale et le nombre de manifestations ou d'oocupations
auxquelles ils ont assisté avec l'association.
Bien sûr cela dépend de la coloration
politique des élus locaux, s'ils sont de la gauche ou humanistes ils vont plus
facilement accepter de collaborer avec notre association même si selon la loi
elle n'existe pas officiellement.
Estceque vous avez des relations avec
d'autres assocociations de chômeurs dans le monde
Saïd : Au Maroc, on reste trés lié à la vie de la société civile. On
est toujours présent au 1er mai avec les syndicats et avec les partis
politiques. On les rejoint dans les manifestations sur une série d'enjeux
autour de la mondialisation, la Palestine. Au niveau international, on a des
liens avec des associations de chômeurs en Tunisie, en Espagne mais pas en
Algérie.
[1] http://www.nytimes.com/2013/11/09/world/africa/politically-adrift-algeria-clings-to-its-old-ways.html?_r=1&
[2] http://www.algerie-focus.com/blog/2013/04/letat-algerien-grand-thesaurisateur-et-mauvais-gestionnaire-par-hassan-haddouche/avril
17, 2013 11:23
[3] http://docteurboudarene.unblog.fr/
[4] http://www.algerie360.com/algerie/le-chomage-en-algerieles-jeunes-une-veritable-bombe-a-retardement/
[5] http://www.yacinezaid.org/2009/12/poursuivi-dans-7-affaires-de-justice.html
[6] http://www.elwatanproject.com/2013/09/17/les-chomeurs-ne-lachent-pas/
[7] Traversée interdite,
les harragas face à l'Europe fortresse - Virginie Lydie - Editions Le
passager clandestin - Février 2011
[8] porte-parole
du « collectif des familles de harragas disparus ».
[9] http://elharraga.wordpress.com/source/
[12] http://www.youtube.com/watch?v=Qg5m3XhYrTs
[13] http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jb582EoK3jKYv9rRDPe70F-DkZ2w?docId=CNG.8cf3e755ac3af092dd307b2dba4d9a94.341&hl=fr
[17] http://www.ouest-france.fr/nantes-un-chomeur-simmole-devant-pole-emploi-440650
[18] http://www.dailymotion.com/video/x187zve_les-immoles-de-la-crise-sacrice-pour-l-avenir_webcam
[19] http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/06/01/en-s-immolant-djamel-a-voulu-faire-passer-un-cri_3422188_823448.html
[20] http://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/02/16/serie-d-immolations-apres-le-suicide-de-nantes_1833727_1698637.html
[21] http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/03/06/nouvelle-tentative-d-immolation-dans-une-agence-pole-emploi_1843879_3224.html
[22] Base traduction du terme
arabe El Kaéda, et les bassistes de el kayidiyine.
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