RAPPORT ALGERIE : « REFORMES POLITIQUES » OU VERROUILLAGE SUPPLEMENTAIRE DE LA SOCIETE ET DU CHAMP POLITIQUE EN ALGERIE ?
UNE ANALYSE CRITIQUE.
Alger, Copenhague, Paris, jeudi 19 avril 2012
- Dans un rapport conjoint publié aujourd’hui, le Réseau
Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), le Collectif des
Familles des Disparu(e)s en Algérie (CFDA), la Ligue Algérienne pour la
défense des droits de l’Homme (LADDH) et le Syndicat National du
Personnel Autonome de l’Administration Publique (SNAPAP) interpellent le
public algérien ainsi que les observateurs internationaux présents en
Algérie, notamment les observateurs de la mission de l’Union européenne,
sur les nouvelles lois adoptées en Algérie et sur les violations aux
libertés fondamentales et aux droits humains qui s’intensifient en
Algérie.
A
l’heure où l’échéance électorale du 10 mai 2012 est l’objet de toutes
les attentions, ce rapport qui s’intitule « Réformes politiques » ou
verrouillage supplémentaire de la société et du champ politique en
Algérie ? Une analyse critique », révèle que contrairement aux annonces
du Président de la République faisant état de "réformes politiques" et
"d’approfondissement du processus démocratique", l’adoption des
nouvelles lois est en réalité devenue pour le pouvoir algérien une
occasion de maîtriser davantage la société civile et le champ politique,
un moyen de renforcer le contrôle de la société algérienne dans son
ensemble.
Ce
rapport offre un panorama des différents textes de loi à travers des
fiches thématiques et des recommandations, portant sur: la loi relative
au régime électoral (fiche 1), la loi fixant les modalités augmentant les chances d’accès de la femme à la représentation dans les assemblées élues (fiche 2), la loi relative aux partis politiques (fiche 3), à l’information (fiche 4) et aux associations (fiche 5).
Ces
lois, adoptées en janvier 2012 en Algérie dans le cadre des prétendues
réformes politiques, marquent une régression notable en matière des
libertés fondamentales et ce en violation flagrante des engagements
internationaux pris par l’Algérie, notamment des dispositions du Pacte
international relatif aux droits civils et politiques des Nations unies
(PIDCP).
Alors
que des observateurs internationaux sont déjà présents dans le pays – à
l’invitation des autorités algériennes – dans le cadre d’une mission
d’observation électorale, la répression policière et les entraves à la
liberté d’expression et de manifestation s’intensifient en Algérie.
Malgré la levée de l’état d’urgence, l’interdiction de marches
pacifiques ou toute forme de manifestation publique à Alger reste en
vigueur par une décision du Chef du Gouvernement du 18 juin 2001. Un
important dispositif policier est régulièrement déployé à Alger comme
dans d’autres villes pour empêcher les citoyens de manifester. Certains
d’entre eux sont également arrêtés arbitrairement et retenus pour
plusieurs heures dans les commissariats pour la seule raison d’avoir
librement exprimé leurs opinions sur la voie publique.
Le
14 avril, à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, un
rassemblement pacifique à l’initiative des militants du Mouvement des
Jeunes Indépendants pour le Changement (MJIC) appelant au boycott des
élections a été violemment réprimé par la police. Un des responsables du
mouvement, Abdou Bendjoudi, a même été agressé par un agent de police à
l’intérieur de la camionnette avant d’être embarqué au commissariat
avec 24 militants d’autres organisations, notamment SOS Disparus, parmi
lesquels Fatima Yous 78 ans, Djedjigua Cherguit, 72 ans, Hacene Ferhati e
Slimane Hamitouche.
De
la même manière, les militants des syndicats autonomes font face au
mépris, aux menaces et aux représailles de l’administration en raison de
leur activité syndicale, et sont sérieusement entravés dans leur
exercice du droit de grève et de rassemblement, notamment en période
électorale, comme dernièrement la Fédération nationale du secteur de la
justice et des enseignants, tout comme le Comité national des
travailleurs du pré-emploi et du filet social et le Comité national pour
la défense des droits des chômeurs algériens, affiliés au SNAPAP, qui
revendiquent leur droit à un travail digne. Le 18 avril, Abdelkader
Kharba, membre du Comité national pour la défense des droits de chômeurs
et de la LADDH, a été arrêté alors qu’il filmait la manifestation
organisée par la fédération nationale du secteur de la justice devant la
Cour de Sidi Mohamed à Alger.
Nos
organisations appellent les autorités algériennes à libérer
immédiatement Abdelkader Kharba, de garantir en toute circonstance son
intégrité physique et psychologique, et à mettre un terme aux actes de
harcèlement contre les défenseurs de droits de l’Homme y compris par
l’abandon immédiat des procédures judiciaires arbitraires à leur
encontre.
Nos
organisations dénoncent fermement le décalage entre les annonces
officielles et les pratiques répressives auxquelles les autorités
algériennes ont recours et interpellent le public algérien ainsi que les
observateurs internationaux présents en Algérie, notamment les
observateurs de la mission de l’Union européenne, sur les nouvelles lois
adoptées en Algérie et sur les violations aux libertés fondamentales et
aux droits humains qui s’intensifient en Algérie.
pour télécharger le rapport complet, s'il vous plaît cliquez ici.
pour télécharger la fiche distincte, s'il vous plaît cliquer sur leurs liens:
Fiche 1 , Fiche 2 , Fiche 3 , Fiche 4 , Fiche 5
Les versions anglaise et arabe de la Repport sera disponible la semaine prochaine.
Pour plus d’informations, contacter :
CFDA : +33 143 44 87 82
LADDH : +213 21 23 80 86
REMDH : +45 32 64 17 00
SNAPAP : +213 21 52 03 72
REMDH
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire