vendredi 10 août 2012
Des télés algériennes émettant de l’étranger activent dans la confusion, sans registre du commerce ni agrément, et qui se plaignent elles mêmes de travailler sans assise juridique. A qui profite le gel du projet de loi sur l’audiovisuel ? Débat…
(répliques audiovisuelles des quotidiens arabophones éponymes) et Djazaïria sont des sujets de droit étranger, mais couvrant
l’actualité algérienne. L’Algérie reste l’un des rares pays au monde à ne pas encore avoir ouvert le champ de l’audiovisuel. Celui-ci relève du monopole exclusif de l’Etat.
Pourtant, les promesses n’ont pas manqué. Notamment depuis le déclenchement de ce qui est appelé le Printemps arabe. Le président Abdelaziz Bouteflika avait surpris tout le monde, en avril 2011, après les émeutes qui avaient eu lieu deux mois plus tôt, en annonçant dans son discours à la nation la libéralisation du secteur dans le cadre de «réformes politiques globales». Son ministre de la Communication, Nacer Mehal, devait préparer un texte pour lever le monopole sur l’audiovisuel. L’annonce avait séduit beaucoup de professionnels, tentés par la passionnante aventure de la création de chaînes de télévision. L’euphorie a vite cédé place à la déception. C’est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui commencera par faire le rabat-joie en revoyant les prétentions présidentielles à la baisse.
L’ouverture des médias lourds au privé ? On n’y est pas encore préparés, il faudra attendre. Le message était clair. Nacer Mehal lèvera les dernières équivoques en affirmant, quelques mois plus tard, que «l’ouverture du champ audiovisuel n’était pas encore à l’ordre du jour». Selon lui, cela «exige une préparation, un cadre juridique et des textes de loi bien précis, des cahiers des charges, une institution de régulation et de contrôle». Et tout ce dispositif semble être un véritable casse-tête pour les responsables, qui l’avancent comme argument pour continuer à faire main basse sur la radio et la télévision, outils par excellence de propagande et de pouvoir.
Curieusement, c’est à ce moment-là que les quotidiens Echourouk et Ennahar ont lancé leurs propres chaînes de télévision émettant à partir de la Jordanie. N’étant pas de droit algérien, ces médias qui, essentiellement, couvrent l’actualité algérienne, ont trouvé le moyen de contourner le verrou imposé aux médias lourds en travaillant avec des accréditations délivrées par le ministère de la Communication, non sans le quitus de «l’autorité politique».
Les chaînes de télévision privées : un leurre
Selon des sources dignes de foi, la création de ces chaînes de télévision a été même encouragée et conseillée. Pourquoi ? Seuls leurs promoteurs détiennent les réponses. Mais leurs lignes éditoriales apportent la plus importante : les problèmes que vit le pays sont de la responsabilité des élus locaux, des partis politiques, de tout le monde, sauf de celle du président de la République. Le chef de l’Etat est soigneusement épargné. Il n’a rien à voir avec le marasme qui bloque l’Algérie. Selon notre source, c’est en fait le deal pour obtenir le fameux sésame afin de pouvoir émettre. Et tout porte à croire que tout échappe au département de Nacer Mehal, qui s’en est presque plaint à la mission d’observation de l’Union européenne.
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