Lundi 17 février 2014
Le Qatar n'en finit plus d'être critiqué pour sa gestion de
l'organisation du Mondial-2022 de football. D'après le nouveau rapport
d'une ONG népalaise, plus de 400 travailleurs de ce pays ont déjà trouvé
la mort sur des chantiers au Qatar.
L’ONG
Pravasi Nepali
tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme.Cette association, qui
assiste les migrants népalais, affirme dans un nouveau rapport que plus
de 400 travailleurs de ce pays ont déjà trouvé la mort au Qatar sur
les chantiers de la Coupe du monde de football 2022, rapporte "
The Guardian".
"Cela va mettre une nouvelle pression sur les autorités qataries,
ainsi que sur la fédération internationale de football, pour tenter de
freiner ce taux de décès, qui pourrait atteindre les 4 000 victimes
d’ici la Coupe du Monde en 2022", peut-on lire sur le site du journal
britannique. "The Guardian" avait déjà levé le voile en septembre
sur les terribles conditions de vie de ces travailleurs népalais, qui représentent 20% de la main d’œuvre immigrée au Qatar.
Le Qatar prend des mesures pour protéger les travailleurs
Depuis ces révélations, le petit émirat gazier du Golfe a été
vivement critiqué par les organisations de défense des droits de
l’Homme. En réponse, il a notamment annoncé, le 11 février, avoir pris
une série de mesures pour protéger les travailleurs employés sur les
chantiers. Le Comité suprême pour les projets et l'héritage au Qatar, en
charge de l'organisation du Mondial-2022, exige désormais que les
entrepreneurs versent les salaires de leurs employés sur des comptes
bancaires, et prévoient un système permettant au Comité de "vérifier que
tous les travailleurs sont bien payés et dans les temps".
Les nouvelles règles prévoient aussi "des normes pour le logement des
travailleurs, fixant des bases claires concernant le nombre de lits par
chambre et assurant un seuil minimum en matière de propreté et
d'hygiène". Le texte ne revient toutefois pas sur la "kafala", le code
du travail qatari, très restrictif et contraignant. Il interdit à tous
les employés étrangers, y compris les Occidentaux, de rompre leur
contrat sans l'aval d'un tuteur qui est souvent leur patron. Ce dernier
peut mettre fin à son parrainage quasiment à tout moment et renvoyer la
personne dans son pays d'origine.
Un Mondial-2022 organisé dans un autre pays ?
Interrogé à ce sujet, jeudi 13 février, par la sous-commission des
droits de l'Homme du Parlement européen à Bruxelles, Theo Zwanziger,
membre du comité exécutif de la Fifa, s’est voulu rassurant. Même s’il a
admis que la situation des travailleurs migrants était "inacceptable"
et "horrible", il a déclaré qu’il ne fallait pas retirer le Mondial au
Qatar, car cela "serait tout à fait contre-productif".
Le faire "reviendrait à laisser les choses telles quelles sur place
et les violations des droits de l'Homme continueraient, loin des
projecteurs", a-t-il argumenté. D'ailleurs, a-t-il ajouté, la Fifa ne
peut "juridiquement pas" annuler la Coupe du monde au Qatar. "La Coupe
du monde peut apporter des améliorations à long terme", a-t-il insisté.
Cet avis n’est toutefois pas partagé par
tous les membres de la Fifa. Selon le journal allemand "
Die Welt",
un responsable de la fédération aurait affirmé, sous couvert
d’anonymat, qu’il serait sérieusement envisagé d’attribuer le Mondial à
un autre pays : "Il y a encore assez de temps pour le faire". Cette
situation ne serait pas inédite. En 1986, la Coupe du monde devait au
départ se jouer en Colombie, qui avait dû finalement y renoncer pour des
raisons économiques. C’est finalement le Mexique qui avait accueilli le
Mondial.
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