Dimanche 02 mars 2014
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Parmi les manifestants, on compte beaucoup de militants des droits de l'homme, des militants politiques, des chômeurs, etc. |
Un important dispositif sécuritaire de nature à dissuader les plus hardis a été mis en place.
Des
dizaines de personnes se sont rassemblées hier, au niveau de la Fac
centrale à Alger, pour dénoncer le 4eme mandat du Président Bouteflika.
Tôt dans la matinée, des centaines de policiers ont bouclé les accès des
lieux où était prévu le rassemblement. Alger-Centre était totalement
quadrillée par les forces antiémeute qui ont pris position dans les
points névralgiques de la capitale.
Un important dispositif
sécuritaire de nature à dissuader les plus hardis, alors que les
initiateurs de la manifestation n'ont eu de cesse de mettre en avant le
caractère pacifique de leur action. Les manifestants qui ont répondu à
l'appel ont brandi des pancartes et scandé des slogans hostiles au
pouvoir pour exprimer leur colère et leur rejet total d'un 4e mandat.
Parmi
les manifestants, on compte beaucoup de militants des droits de
l'homme, des militants politiques, des chômeurs, des représentants des
familles de disparus et des journalistes. Ils ont scandé haut et fort:
«Pouvoir assassin» «Pouvoir dégage» «Non au 4ème mandat, non à un Etat
policier» «Jusqu'à quand allons-nous nous heurter au silence incessant
des autorités».
«Plusieurs journalistes, Azouaou Hamou L'Hadj,
responsable de l'Association des victimes d'Octobre 1988, Amira
Bouraoui, Yacine Zaïd, militant des droits de l'homme et des dizaines
d'autres ont été interpellés violemment», regrette un militant des
droits de l'homme présent sur place. «Les manifestants ont été chassés
par les services de sécurité qui ont procédé à l'interpellation de
plusieurs centaines de personnes, qui ont été dispatchées dans 15
commissariats de la capitale», a indiqué un journaliste embarqué par la
police et relâché deux heures plus tard. «Nous devrons agir avant que
cela ne soit trop tard, nous sommes tous responsables du malaise que vit
le pays» révèle un autre manifestant, en donnant un autre rendez-vous
samedi prochain à la même heure et au même endroit. Alors qu'un autre
homme, d'un certain âge, avance que «la protestation se poursuivra en
dépit des manoeuvres du pouvoir tendant à détourner les Algériens de
leurs problèmes quotidiens par des promesses sans fin et en agitant à
tout-va le spectre du chaos qui a endeuillé certains pays arabes, et en
dépit de la répression massive qui s'abat sur des manifestants
pacifiques, mais ça ne tiendra pas cette fois-ci». Le candidat à la
présidentielle, Ali Benflis, a dénoncé avec vigueur «les atteintes à la
liberté d'expression» suite aux manifestations qu'a connues Alger et
différentes villes du pays.
M. Benflis a estimé qu' «il est du droit du
citoyen algérien d'exprimer son opinion sans qu'il fasse l'objet d'une
quelconque forme de pression ou de répression».
Le candidat Benflis a
également estimé que «cette expression fait partie intégrante des
droits individuels et collectifs qui constituent l'essence du projet de
renouveau national, lui-même fondé sur une société des libertés et qui
sera soumis à l'appréciation souveraine du peuple algérien à l'occasion
du prochain scrutin présidentiel», a-t-il encore dénoncé.
Par Ilhem TERKI
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