Dimanche 14 septembre 2014
Le régime politique algérien tel qu’il s’est toujours manifesté depuis
l’indépendance,n’est que le fruit des crises successives qui ont secoué
le mouvement national et ce particulièrement aprés 1954 . En
effet,l’entêtement de la puissance coloniale , son refus de reconnaitre
au peuple algérien le moindre droit civique ou politique,l’arrogance des
colons et le mépris qu’ils ont toujours manifestés à l’encontre de ce
qu’ils appelaient l’indigène,ont poussé le mouvement national à la
radicalisation surtout aprés l’échec de toutes tentatives de solution
pacifique à la colonisation de l’Algérie .
Les évenements de Mai
1945,n’ont fait que renforcer la tendance radicale du mouvement national
.
Sans moyens et sans formations pour nombreux d’entre eux,les
nationalistes qui ont déclenchés le soulèvement du 1er Novembre 54,ont
volontairement compensé leur retard vis à vis de l’armée d’occupation,en
imposant au peuple algérien,la rigueur et le sacrifice avec cependant
une tendance à la pensée unique et au rejet du moindre droit à
l’individu algérien .
Le F.L.N,imposa ainsi sa vision à tout le peuple
algérien mettant ainsi la révolution du 1er Novembre au dessus de la
moindre liberté individuelle . Ce rigorisme qu’imposait la guerre de
libération,pouvait se justifier malgré son caractère par moment excessif
.
Cependant,ce que les besoins du soulèvements de Novembre pouvaient
tolérer , s’avère un véritable abus de pouvoir et un manque de
discernement après 1962 .
C’est ainsi que la notion de révolution sacrée capable de sacrifier ses
propres enfants dans un contexte autoritaire,s’imposa dès
l’indépendance dans le seul objectif d’entretenir un supposé projet
visant à préserver le pays contre de potentiels ennemis réels ou
imaginaires .
Chemin faisant,l’individu,ses droits,la qualité de sa
formation et de son éducation,son émancipation et son bonheur,furent
négligés dés 1962 au profit d’un projet obsessionnel ayant réduit la
réussite d’un peuple à l’instauration d’un Etat fort !
Cette stratégie de marginalisation du peuple algérien menée depuis
1962,finira par isoler les tenants du pouvoir réel . Sans appuis
populaires,le pouvoir se refugea derrière un discours populiste fait
d’un mélange de nationalisme archaïque et de banditisme . Force est de
constater,qu’en 52 ans de gestion autoritaire marquée par l’absence d’un
individu formé,éduqué et émancipé,notre pays a fini tout simplement par
se priver d’un véritable Etat !
L’incapacité des élites dirigeantes à concrétiser depuis
l’indépendance,un projet de société capable de respecter les algériennes
et algériens et les unir afin qu’ils progressent ensemble au sein d’un
Etat de droit où ils se reconnaissent et agissent pour le bien de
tous,nous a conduit aujourd’hui vers une faillite multidimensionnelle,à
la fois politique, sociale,culturelle,économique et morale .
Devant un tel échec,le changement devient une urgence absolue pour tous
les algériens sauf pour les détenteurs du pouvoir réel .
Déconnectés des
réalités du pays et du monde,incapables de dresser le moindre bilan par
rapport à leur gestion catastrophique des affaires des algériennes et
algériens,les tenants du pouvoir tentent de « réformer « le système en
reproduisant les mêmes reflexes qui ont conduit à la faillite du pays .
N ‘accordant aucun intérêt à la volonté du peuple et n’ayant jamais cru
à la souverainté populaire,les décideurs tentent de survivre à leur
échec en imposant aujourd’hui une opposition apparente comme ils ont
toujours imposé des gouvernements et des présidents de la
républiques apparents .
Que peut faire au sein d’une supposée
opposition, un ancien premier ministre qui n’avait aucun pouvoir
politique et qui agissait comme un simple fonctionnaire ?
Quelles réformes peut il proposer aujourd’hui,alors que les simples
fonctionnaires n’ont pas vocation à réformer un système autoritaire ?
La triste réalité est que si le système des fonctionnaires
« dirigeants »a duré 52 ans grâce à la manne pétrolière,celui des
fonctionnaires « opposants »,ne durera que le temps qui nous reste pour
épuiser le peu de réserves qui nous restent en hydrocarbures .
La fin
prochaine de nos richesses non renouvelables,marquera à jamais la
somalisation définitive de l’Algérie déja perceptible en ce moment à
tous les niveaux .
Plus que jamais,une rupture réelle avec les reflexes responsables de
notre faillite,devient nécessaire .
Cette rupture exige une phase de
transition qui se caractérisera par l’élection d’une assemblée
constituante ,la rédaction d’une nouvelle constitution et surtout
par une nouvelle gouvernance qui aura pour objectif le respect des
algériennes et algériens,leur émancipation,leur éducation,leur formation
et leur bonheur .
Seules des citoyennes et citoyens souverains,pourront
créer un Etat fort,stable et durable .
L’autoritarisme,le bricolage,la ruse et la corruption,risquent de nous
détruire tous, y compris les initiateurs de ces reflexes archaïques et
dévastateurs !
Abdelhak Serrab
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