Mardi 07 janvier 2014
Trois ans après l’expulsion forcée des 76
familles la rue Coastei, à Cluj Napoca, dans le nord-ouest de la
Roumanie, la justice a reconnu que l’expulsion était illégale et
condamné le maire à les indemniser et les reloger. Ces familles vivent
depuis décembre 2010 dans des logements inadaptés du quartier de Pata
Rât situé à proximité d’une décharge et d’un site de déchets chimiques.
Soutenues par Amnesty International et l’ERRC (European Roma Rights Center),
une plainte avait été déposée devant le tribunal de Cluj Napoca par 200
habitants expulsés rassemblés en association pour défendre leurs
droits.
Le 6 janvier 2014, le tribunal a donné raison aux familles
roms en condamnant la municipalité de Cluj Napoca du fait de l’expulsion
jugée illégale et des conditions indignes de relogement sur un site
jouxtant une décharge.
Le maire devra verser des indemnités aux
familles au titre des préjudices subis et les reloger dans des
conditions convenables et conformes à la dignité humaine.Cependant cette décision est susceptible d’appel.

C’est
un message fort adressé aux autorités locales roumaines condamnant les
expulsions et relogements forcés contraires aux normes du droit
international et un appel au gouvernement à renforcer la loi pour
interdire les expulsions forcées.
Jezerca Tigani, Directrice du programme Europe et Asie centrale pour Amnesty International
Aujourd’hui, il est urgent que la décision du tribunal soit
exécutée dans les délais les plus brefs pour mettre un terme à une
situation inacceptable.
Rappelons que les 300 personnes roms qui vivaient dans des logements
de la rue Coastei à Cluj Napoca ont été expulsées de force par la
municipalité en décembre 2010 et transférées à Pata Rât, un secteur
situé à la périphérie de la ville, surtout connu pour sa décharge et son
site de déchet chimique.
Les habitants de la rue Coastei avaient auparavant accès au travail,
aux transports et aux services publics, notamment aux écoles et aux
structures de soins. Beaucoup d’entre eux vivaient là depuis plus de 20
ans.
Plusieurs de ces familles ne se sont vu proposer aucune solution de
relogement à la suite de l’expulsion et ont fabriqué des abris de
fortune.
Claudia, qui avait été relogée dans une pièce, s’est retrouvée dans
la nécessité de la partager pendant cinq mois avec dix personnes de sa
famille qui avaient été jetées à la rue suite à l’expulsion.
Voir le témoignage de Claudia :
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