Militant des droits de l’Homme, Kamel Dine Fekhar, est l’un des principaux leaders de la fronde contre la direction de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh). Avec d’autres militants, ils dénoncent la gestion des finances de cette organisation. Dans cet entretien, M. Fekhar n'exclut pas de porter le conflit devant la justice.
Cela fait maintenant plusieurs jours depuis que vous aviez dénoncé la gestion opaque des finances de la Laddh…
Nous avons soulevé le problème et nous attendons que les responsables de la ligue (le président, le vice-président et trésorier, ndlr) se prononcent. Je pense qu’après la lettre de Me Ali Yahia Abdenour, le sujet est tranché. Les responsables de la ligue devront soit tenir une assemblée générale avec tous les membres du conseil et sans aucune exclusion, soit démissionner, soit répondre devant la justice.
Vous restez donc toujours mobilisés pour exiger plus de transparence…
Ça serait dommage que des militants acceptent que des responsables jouent avec l’argent de la ligue. Ça deviendra une camorra ou une sorte de tribu, où les gens peuvent se tromper sans se soucier des conséquences. La ligue des droits de l’Homme est devenue un fonds de commerce ! J’estime qu’elle appartient aux militants et qu’elle n’a pas été créée pour faire des affaires. Celui qui veut faire des affaires, il n’a qu’à aller les faire ailleurs.
Avez-vous des documents prouvant vos accusations ?
Je pense que celui qui détient tous les dossiers est Moumène Khelil (ancien secrétaire général de la ligue, ndlr). Ce dernier avait déclaré devant tout le monde que Me Benissad (président de la Laddh, ndlr) avait pris 4 000 euros.
Est-il vrai que la direction de la ligue a sanctionné des membres dénonciateurs ?
Il n’y a pas eu de sanctions, jusqu’à maintenant. J’ai quitté le FFS dès que j’ai constaté qu’il avait passé un deal avec le pouvoir. J’étais membre de la commission d’éthique, du conseil national et du bureau exécutif. Et s’il n’y avait pas d’autres militants à la Laddh qui avaient approuvé la démarche et le soutien de Me Ali Yahia Abdenour, j’aurais démissionné. Je ne suis pas obligé de travailler dans l’opacité.

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